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COUCOU NET 17ème
Mercredi 1er mai 2002. Philipsburg, Saint Martin, Hollande.

Quel dommage de s'être arrêté ici. C'est moche, inconfortable, déprimant. Mais nous sommes venus ici pour faire des affaires. Au diable le reste. Nous pensions pouvoir magasiner. Nous sommes entrés en ville dans l'après-midi. La foule était incroyable. Pas un espace clair dans la rue. Les gens étaient agglutinés devant les portes des magasins, quelques uns carrément assis par terre en attendant je suppose que les portes s'ouvrent. Tous les stores étaient tirés. Mince alors, autant de peuple qui se rassemble pour faire ses achats, j'avais jamais vu... Un grondement de grosse caisse résonne loin du fond de la rue. Puis se rapproche lentement. Une sono se pointe par là... Pour quelle opération publicitaire ? Les gens s'empilent sur le trottoir. Il faut laisser passer le camion. C'est franchement étouffant, bien dur de se frayer un passage dans cette foule compacte dans un sens comme dans l'autre. Impossible d'avancer, impossible de faire demi-tour... Nous décidons de prendre notre mal en patience et d'attendre que la foule se rue dans les boutiques lorsqu'elles ouvriront. Notre progression en ville sera alors plus facile. Zut alors, je regrette franchement d'être venue me faire étouffer là. La sono n'est pas à portée de vue mais elle nous déchire les oreilles.
Un éblouissement au fond de la rue. C'est le pare-chocs tout inox de l'énorme camion sono qui s'avance au pas. Ca devient franchement insupportable. On se tasse sur le trottoir.... Quand le camion est à notre niveau, que les costumes apparaissent en se trémoussant le derrière, je réalise seulement qu'on va assister à un défilé de carnaval. Vous avez du comprendre plus vite que moi parce que je suis anesthésiée par la chaleur et par le bruit et le compactage de la foule.
Les premiers groupes sont difficiles à supporter. On nous matraque des sonos infâmes dans les oreilles. Un groupe de danseurs costumés et un camion sono alternent, avec chacun sa cadence mais c'est toujours le même genre de tintamarre. C'est coloré, vivant, rigolo peut-être... affreusement bruyant. La foule ici n'est que spectatrice. Ce n'est pas communicatif ni convivial comme en Martinique. C'est un vrai spectacle.
Et puis je ne sais pas comment c'est arrivé. Je n'ai pas vu venir. C'est le drame complet pour moi. Un camion plus terrifiant que les autres me martèle la tête. Il a dépassé mon seuil de tolérance. "Boum Boum Boum.... Boum boum boum". Je ne sais pas si c'est dans mon coeur, dans mon estomac, ma tête ou mes oreilles. Je suis glacée,et j'étouffe. Je fais signe à Laurent, il faut que j'échappe d'urgence à ça. On trouve un petit coin à quelques pas où se réfugier. On a un peu d'espace mais "boum boum boum"... je ne sais plus où je suis... Et d'un coup je bascule dans le vide absolu. .. Et ça c'est vraiment affreux. Je dégringole au fond d'un trou noir et chaque coup qui martèle ma conscience m'enfonce un peu plus... Alors je me dis que c'est peut-être bête de vouloir à tout prix chercher de l'air. A quoi bon lutter. Si je me calme, que je me laisse tomber dans ce trou noir un peu plus à chaque boum boum boum, je ne souffre pas et je sens que je pourrai mourir en douceur.
Flottement... Il me manque à ce niveau quelques instants de ma vie. Etrange, je me rends compte que la lumière revient. Je suis assise sur une marche d'escalier, j'ai des boules quies dans les oreilles, et Laurent est à côté. Je ne sais plus s'il est debout ou assis, mais il est là, je perçois le murmure de sa voix.
En gros on pourrait dire que je me réveille d'un moment d'absence. Je ne sais pas où je suis allée, ça m'a épuisée. Je me lève dans le même état que si j'avais la gueule de bois... J'entends vaguement des bruits confus, ah oui, c'est le filtre dans mes oreilles qui fait ce mélange. J'entends sourd, mais tant pis, je me sens presque bien comme ça.
J'avance un pas, puis l'autre, juste devant moi, comme ça se présente. La foule me paraît moins oppressante et grâce aux boules quies je peux regarder ce qui se passe et je n'entends rien sauf une étrange résonance dans le thorax.. Je suis quelque peu dans le cirage. Retour au mouillage sans se presser. Plus tard dans la soirée j'essaie de rassembler dans ma tête quelques images pas très nettes qui tiennent plus du cauchemar que de la fête. J'ai l'impression que le reste la journée s'est passé sans moi. Mince alors où suis-je allée me perdre l'esprit ?
Le lendemain je ne me sens pas vraiment bien non plus. L'aspirine ne vient pas à bout d'un infernal mal au crâne. Mais je me secoue et on décide d'aller à la recherche de notre pilote automatique. Je ne sais plus grand chose de cette journée là. Décidément le carnaval ne m'a vraiment pas réussi. On ne s'est pas arrêté au bon site. Ici c'est "Las Vegas" en miniature, casinos, boîtes de nuit, restos plus ou moins chics... Lumières aveuglantes et bruits permanents. Cet endroit est maudit.

Vendredi 3 mai 2002.

On se casse. Pourvu que la version française de Saint Martin soit plus sympa. Il y a à peine 12 milles à faire. Mais je suis vraiment stressée, déprimée, fatiguée, dégoûtée, j'ai toujours mal à la tête, j'ai tout le temps envie d'enlever les boules quies que je n'ai plus dans les oreilles. Je n'entends pas quand Laurent me parle. C'est nouveau dans nos relations ça. Pénible, vraiment très pénible.. Les va et vient en annexe m'épuisent. Le soleil me tue. Et ma maison qui bouge en permanence m'énerve. J'en ai ma claque de cette vie. Peut-être qu'on pourrait rentrer à Velaux en avion et laisser le voilier à la marina de Marigot... Il serait bien là pour l'été. C'est presque un abri à Cyclone. Et puis rien ne prouve que cyclone, il y aura. C'est un risque à courir d'accord ?
-T'affole pas, dit Laurent, on en reparlera dans quelques jours.
En attendant cap sur Saint Martin. Dès les premiers milles je suis nauséeuse. Mais la mer me fait du bien. Finalement les 12 milles se passent agréablement. Malgré mes craintes irraisonnées le mouillage se fait en douceur. La baie de Marigot est gigantesque. Il y a une multitude de voiliers, plus de cent. Nous trouvons le trou idéal à 5 mn de la ville en annexe. Il y a moins de 4 mètres de fond. Une fois encore je peux envoyer une bonne longueur de chaîne dans le sable. Je me sens mieux d'un coup. Il y a de l'espace ici, et l'entrée de la ville a l'air vraiment accueillant.
Dans l'après midi, on part à la découverte des rues. C'est sympathique, esthétique, calme et très commerçant. Une place propre et colorée entourée de bistros bien comme chez nous, dont l'un, le bar de la Mer, où nous retrouvons nos aimables chauffeurs de Saint Barthémy. Je vous avais dit que je comptais bien vous en reparler.

Nous rencontrons beaucoup de visages connus ici. Sur la route de la marina, un homme s'arrête au moment où il nous croise. Il nous dévisage avec grand intérêt. Je suis un peu interloquée, mince alors, cette allure décharnée, cette nuque étroite et cette tignasse indisciplinée qui rebique, ce regard qui éclaire tout le visage, c'est Jean Jacques Goldman tout craché.... et qui tend la main à Laurent, très familier...
- Mince qu'est ce que tu fais là ?
Laurent m'étonnera toujours. Il fait celui qui n'est pas surpris du tout. Echange de politesses comme entre deux vieux potes heureux de se retrouver. Je n'y comprends rien. Je n'écoute pas ce qu'ils se disent. Mince alors, comment ça se fait que Goldman ait reconnu Laurent. Nous avons quelquefois sympathisé avec des artistes au Toursky, mais ces rencontres ont été éphémères. Et je n'ai pas souvenir que nous ayons rencontré ce Jean Jacques là en ce temps là. Et qu'il reconnaisse Laurent dans la marina de Saint Martin, ça me laisse sans voix. Je me tiens en retrait complètement sidérée. Leurs échanges prennent fin.
- On se reverra, je ne pars que dans quelques jours.
- Tu vas traverser ?
- Oui, dès que la météo sera favorable.
- Bon, peut-être qu'on fera nav ensemble....
Repolitesses souriantes. Salut, à la prochaine !
Quelques pas plus loin....
- Dis Laurent, tu te rends compte, il t'a reconnu !
- Ben, c'est normal, il n'y a pas si longtemps qu'on s'est vu.
- Ah bon, et c'était quand, la dernière fois ?
- La dernière fois, c'était à Rivière Sens, tu ne te souviens pas...
Allons bon. Voilà qu'un doute me saisit.
- Mais c'est qui ce mec ?
- Je ne sais plus son nom, mais on était voisin à Rivière Sens. Il était avec une femme, ils ont reçu plein d'invités. T'as pas oublié quand même...
Rivière Sens, comment c'était déjà ? Minute il faut que je consulte mes fichiers internes. Les conditions de navigation c'était quoi déjà. Ah oui, un retour difficile entre Antigua et les Saintes. (c'était le lendemain de mon anniversaire, on s'était posé sur une caye, vous souvenez vous ?). On longeait la Guadeloupe avec le vent de face. Impossible de se rapatrier contre le vent et la houle. C'est tout juste si au moteur les vagues nous faisaient pas reculer. Donc on s'est abrité à Rivière Sens.... Ah oui, j'y suis.... Ah c'est ce mec....
- Mais alors, c'est pas Jean Jacques Goldman ?
- Jean Jacques Goldman, pourquoi ce serait lui ?
- Je sais pas, j'ai cru. Il lui ressemble non ?
- Mais pas du tout, et pourquoi veux-tu qu'un chanteur s'arrête dans la rue pour prendre de mes nouvelles ?
Laurent me regarde avec insistance.
- Dis, tu es certaine que tu te sens mieux ?
N'insistons pas, j'ai vraiment l'air trop bête.

Samedi 4 mai 2002
Une journée très décontractée en compagnie de Maryse et Marc, les aimables voyageurs qui nous ont pris en auto stop à Saint Barthélémy. Ils ont partagé notre repas de midi à bord; on a fait dînette et mieux connaissance. Dans la soirée, belle promenade à travers la baie en voiture. Nous avons découvert des sites formidables à quelques kilomètres de notre mouillage. Ils nous ont fait partager un peu de leurs paisibles vacances juste avant leur retour à Blois.
On les a donc revus et de manière bien plus personnelle que je vous l'avais annoncé. Je les salue ici, très particulièrement, nos deux amis tous neufs. Ils s'intègrent ainsi à la longue liste des abonnés coucou net.

Dimanche 5 mai 2002 - Saint Martin - Baie de Marigot.
Un dimanche d'élection en France, 11h le matin, exactement comme à la maison. Laurent s'éclate en atelier technique. Il est accroupi sur la plate forme arrière et cogne sur des trucs en métal. Je crois qu'il démonte l'axe de barre pour préparer l'installation du pilote "in-board". De temps en temps je l'entends qui ronchonne. Probablement que ça ne se présente pas comme il voudrait. Mais c'est toujours comme ça quand il bricole.
C'est vraiment l'ambiance familière de chez nous. Il ne manque que les deux garçons pour que je m'y crois. Je viens de mettre à cuire le repas de midi. Encore un rien de luxe," saucisse de Morteau bien bronzée et joufflue, krumpere salat... et fromache...". Surtout pas compliquée comme cuisine et pourtant fort goûteuse... fort coûteuse aussi, conforme aux prix qui se pratiquent ici question alimentation... Mais c'est aujourd'hui une journée de bonheur dominicale... Le soleil est de la partie, le vent souffle très fort dans les haubans. Il doit dépasser les 25 noeuds sous les rafales. Le voilier bouge autour de sa chaîne mais la baie est très bien abritée. Des grosses rafales, du mouvement mais pas de houle.
Pendant que mon repas chuchote sur le gaz, c'était mon petit coucou net avec vous.

Lundi 6 mai 2002 Saint Martin
Journée magasinage. Epuisante. Nous avons écumé les boutiques spécialisées en électronique marine de Saint Martin, côté hollandais puis côté français. Le côté français est le moins cher, du moins pour ce genre d'appareil. Il faut savoir qu'ici on ne paie pas la TVA alors forcément les prix sont nettement avantageux par rapport à la métropole.... sauf pour la bouffe et les bars... Là j'ai l'impression que les commerçants pratiquent ce qu'ils veulent et c'est carrément l'escalade.
C'est très particulier le commerce ici. D'abord on ne parle de prix qu'en dollars US. Du côté hollandais ils sont affichés en dollars et en florins... Toutefois les règlements ne sont acceptés qu'en dollars ou en euros.
Nous sommes allés du côté hollandais, l'incontournable magasin d'équipement marine, "Island water world". Le magasin s'appelle Budget Marine. Tout ce dont on a besoin pour naviguer s'y trouve. Nous sommes accueillis par un grand monsieur en costume qui parle à peu près le français, professionnelle attitude. Nous définissons avec lui notre besoin de pilote, nous arrêtons un choix qu' il nous propose avec 10% de remise sur le prix catalogue, ce qui nous amène le pilote à 4573 euros. Il nous donne le catalogue avec les cotes de l'appareil et le prix de chaque élément.
- Bien Monsieur, merci monsieur, on va voir un peu comment loger cet équipement dans notre navire et on avisera.
Dans la partie française, on s'arrête chez Profil Marine, (dépôt AD pour Saint Martin). Le vendeur s'appelle Eric. Il est souriant, il voudrait bien nous vendre un pilote automatique. Il réfléchit sérieusement à nos besoins. Nouvelle analyse du problème avec Laurent. Il y passe un temps fou, avec de l'humour. Finalement, il nous propose le même matériel que Budget Hollande, sans la TVA (ici on ne paie pas la TVA), pour 3811 euros. Il y a toutefois un problème. Il lui en manque une partie. Si Nantes l'a en stock, il peut être livré dans 8 jours. Mais les délais ne sont pas garantis. On récupère un autre catalogue.
- Bien Monsieur, Merci Eric, on revient dès lundi pour savoir si Nantes l'a en stock.
On passe chez Budget Marine France.
On est accueilli par Bernard. Nouvelle analyse de nos besoins, nouvelle proposition, avec aussi un sourire irrésistible. Bernard téléphone à Budget hollande, les voisins d'où on vient, pour savoir quand on peut lui livrer le matériel. Promis pour 14h le même jour.
Quel prix ? 4268 euros.
- Oui mais, Profil nous le propose à 3811, c'est bête. Vous êtes sympa. Vous avez passé un temps fou à réfléchir avec nous. On aimerait bien vous l'acheter.
- Je comprends mais je ne peux pas faire beaucoup mieux.
Il se gratte les cheveux, lance des chiffres sur un coin de papier ; il marmonne, il sort sa calculette. Il accumule des gribouillis sur son papier. S'il s'y retrouve, il va franchement m'épater.
Finalement, 3963 euros, c'est son dernier prix, "je ne peux pas faire mieux, après je vous le vends moins cher que je l'achète".
Nous on fait les acheteurs indécis... suspens ... Il argumente, c'est magistral.
- Si Profil est moins cher, vous pouvez prendre chez lui ce qui est disponible et prendre le reste ici. Moi, je vous commande l'ensemble. Vous achetez ce que vous voulez, ou vous n'achetez pas, vous pouvez décider cet après-midi.
C'est pas un bon réflexe commercial ça ! On est repassé chez Eric pour lui dire que Budget faisait à peu près le même prix que lui, mais nous pouvions disposer du matériel tout de suite.
- Dommage, mais je comprends, c'est de bonne guerre. Revenez quand vous voulez ....
Finalement on a acheté celui de Budget à 3963 euros, qui a juste passé la frontière pour arriver dans le dépôt de Bernard en France.
Décidément j'adore la manière de commercer des gens d'ici.

Mardi 7 mai 2002
Laurent ne tenait pas en place; son pilote tout neuf le démangeait. Il est tombé du lit à 5h30 ce matin. (Olivier, ne dit pas que j'exagère ! C'est vrai pour de vrai). Hier nous avons passé la fin d'après midi à scier le pont du bateau. Si, si, un gros trou sur le pont arrière. Nous devions dégager un passage pour les pièces qui doivent s'assembler à la "grand roue".. Je ne vous détaille pas l'usine à gaz. Vous savez à quel point Laurent s'éclate dans ces cas là. Si ça ne fume pas dans sa tête, c'est qu'il l'a particulièrement solide; Il me sidère ; Rien ne l'arrête quand il installe un truc. Vous devez vous doutez qu'on avait tous les deux une vision intellectuelle de l'installation de ce pilote, pour tout dire, une vision idéale.
Une fois le matériel en main, un tas de problèmes techniques se sont révélés. Des truc bien bêtes, du genre espace trop court ou boîtier trop gros... Donc on a scié, limé, poncé... ajusté.... il a fait usiner la pièce d'adaptation. Ce matin, il a câblé, vissé, (non il n'a pas scotché ). Bon on est en bonne voie de pilotage automatique.
Entre midi et deux heures on a fait quelques achats de frais. C'est effrayant de prévoir des repas ici. Je renonce à regarder les prix sinon je n'achète plus rien. Et il faut bien se nourrir... Il faudrait vivre d'alcools et de tabac... Là on peut vivre pour vraiment pas cher, la vie en raccourci peut-être !
Nous avons retrouvé ici un homme exceptionnel. Il s'appelle Serge de Velaux .Il attend les vents favorables pour partir et traverser en solitaire. Les prévisions qui nous arrangent sont pour le 11 mai. Il se peut qu'on fasse route ensemble samedi. Ce serait chouette de naviguer à deux bateaux. Il vient souvent nous voir. Il connaît bien cette traversée, il l'a déjà faite en compagnie d'autres bateaux. Il dit que ça ne pose aucun problème, on ne laisse pas se creuser l'écart entre les voiliers (à peine quelques milles) et c'est très sympa. J'espère que nous pourrons partir avec lui samedi.
Il est extraordinaire cet homme, parce que nous le connaissions à peine et spontanément, il est venu scier avec nous, il est très efficace et d'une générosité remarquable. Il est souriant, agréable, une merveille de voisin de mouillage. Comme Laurent n'est vraiment pas disponible, il a passé pas loin de trois heures sous l'eau à gratter notre coque pour lui redonner du lissage. Quand je vous parle d'un homme exceptionnel.... qui rentre lui aussi à Velaux. Sympa non ?

Jeudi 8 mai 2002
Nous avons beaucoup travaillé à l'installation du nouveau pilote automatique. Il est presque opérationnel. "Lune de Miel" s'est transformé en véritable chantier. Stridulation de la scie sauteuse électrique, sifflement de la perceuse, grognement des râpes et limes... et de laurent. Les voisins ont du s'étonner d'une telle activité à bord. C'est un bateau atelier, et le boxon à bord est monstrueux. Mais ce soir nous allons boucler notre travail.
Demain nous remettons chaque chose à sa place. Nous faisons le plein de frais, de gaz oil et d'eau. Nous envoyons ce message. Nous passons la soirée en ville avec Serge....

Et samedi matin, cap vers le nord...
Nous sommes heureux et fébriles. L'idée de repartir en mer nous réjouit tous les deux. Mais ce sera beaucoup plus long; A l'aller l'étape au Cap Vert a permis de traverser en deux fois. C'était plus relaxe. Nous sommes certains que le retour se fera sur au moins 21 jours, peut-être plus, selon la météo. Je trouve ce délai de traversée terriblement long...
Le vent annoncé Nord Est, plutôt Est, est de 25 noeuds pour samedi, avec une houle de 3 mètre, 3,50 mètres, fréquence 7 secondes... C'est donc un départ plutôt musclé qui nous attend...
Nous partons avec Serge, et l'idée de naviguer en compagnie de son navire nous plaît vraiment bien. Je pense qu'il y aura d'autres voyageurs autour de nous. Nous ne serons sûrement pas seuls en mer. C'est la grande transhumance des voiliers....

Nous aimons beaucoup les Antilles et nous avons encore beaucoup de navigation à découvrir ici... Mais la saison est venue de penser aux Açores....